Pêcher dans un Parc National congolais ?

Cette réflexion semble logique, mais si vous avez lu la page précédente (En brousse - 1) vous savez que j'accompagne cette fois mon ami Renato, pour qui la pêche est une passion en plus d'une distraction de son travail d'entrepreneur.

Une fois de plus ce matin-là, nous avons donc fait quelques détours pour nous rendre à l'un des endroits de pêche favoris de Renato.

Moi ce sont ces détours, les paysages comme celui de gauche et les animaux qui m'intéressent, et je me sers plus volontiers de mon appareil photo que d'une canne en bambou ;)

Ooops...

Là il serait vexé...  Lui qui a un matériel de champion et qui fait la fortune des magasins de pêche de Bruxelles ;)

Bref, on y va : après tout, la pêche peut être amusante aussi et je suis curieux de voir (1) si j'attraperai quelque chose, (2) quel genre de poisson on trouve ici.

Et au cas où (1) et (2) se révèleraient décevants, il me restera (3) : la nature autour du point de pêche.

Nous voilà arrivés.

1.  Sortir le matériel.

2.  Chasser les hippos à coups de cailloux.

3.  Hé...  Minute : "chasser les hippos" ?  Ben oui, on ne veut pas en ferrer un, et on ne veut pas non plus qu'ils cassent toutes nos précieuses lignes...

J'en ai un !

Ma ligne siffle en se défilant, je bloque comme un chef, je ramène le monstre en jubilant...

Heu...  C'est un joli petit poisson !

Je dis "petit" en comparaison des autres que nous avons ramenés ce jour-là, mais surtout par rapport à la silure de plus d'un mètre qu'un autre ami a ramené plus tard !

Nous avons donc attrapé (pour autant que je me souvienne) des silures et des poissons-chats (je n'ai jamais pu les distinguer et personne ne semble d'accord sur la question) ainsi que des tilapias, au moyen de nombreuses techniques très compliquées...;)

Au bout d'un moment la passion de la pêche m'a abandonné et j'ai repris mon instrument de prédilection (celui avec des films).

Ma première prise,
présentée par un des M'toto
qui nous ont aidés.

Coucou !

Le monde terrestre m'a toujours plus attiré que le monde sous-marin, et cela est vrai aussi pour le sport, pour la table...

Cela dit, des hippos qui barbotent c'est vraiment sympa.

Ils sont un peu vache, un peu cochon, un peu éléphant, un peu baleine...  Bon, ils sont surtout très "hippo" !

Quoique...  Ne devrait-on pas plutôt dire "très hyper" ?

Je radote, direz-vous...

C'est pourtant vraiment un drôle d'animal : il est amphibie et passe la majeure partie de sa vie dans l'eau (ou dans la boue mêlée de ses excréments, quel cochon !)

Pourtant, il doit respirer à la surface, quelle baleine...

Pire : de temps à autre, il est obligé de sortir ses 3 tonnes éléphantesques de l'eau pour manger, puisqu'il est herbivore !  C'est vache...

Bon, après tout l'homme aussi est un drôle d'animal...

Grande gueule, va !

Ah !  Les pêcheurs ont leur compte ;)

On ramasse tout, et un peu plus tard, nous sommes au village de pêcheurs de Vitshumbi, au bord du lac.

Paradis des pêcheurs locaux, des oiseaux qui viennent pour les restes, et des pêcheurs comme nous qui viennent y manger et se reposer.

On y trouve en effet trois paillotes au bord du lac, où la Mama prépare au feu de bois le poisson que vous lui apportez.

Si vous n'avez pas été pêcher avant ou si vous êtes nul comme moi, la Mama vous prépare les poissons que sa famille a pêché le jour même.

Ce n'était bien sûr pas notre cas, Renato et les enfants ayant rivalisé tout au long de la matinée pour nous ramener des frigo-boxes entiers de poissons divers, dont mon préféré : le tilapia !

Il est plus facile à manger car il a moins d'arêtes, et bien plus goûteux que les silures, souvent vaseuses...

On accompagne le tout de salade, de petites bananes et de beaucoup de bière...

Le village quant à lui est vraiment agréable et le photographe est heureux...

Une pirogue Boeing...

Vitshumbi est assez isolé et pauvre, donc les enfants s'amusent comme ils peuvent avec des jouets artisanaux : trotinettes en bois, petites voitures en écorce de bananier, ballons faits avec une vessie (de ?)...

Les marabouts s'y comportent comme des animaux domestiques et se baladent tranquillement dans le village.

Drôle d'animal aussi, celui-là.

"Pff...  Fait chaud !"

Et qui nous fait bien rire : le grand jeu quand on mange ses poissons dans la paillote, dos au mur percé de grandes fenêtres, est de jeter au fur et à mesure les arêtes et déchets par-dessus son épaule.

Clak-clak-clak-clak !

Les marabouts attendent à l'extérieur et, dès qu'ils voient quelque chose arriver, se jettent dessus avec leur longs becs !

Ca marche aussi avec les capsules de bière, les bâtons, etc. mais soyez sympa !

A droite, une photo prise dans les fameuses paillotes, mais plus tard lors de la visite de ma chère mère.

Il n'y a pas que les marabouts qui aiment recevoir de la visite ;)

Cet arrêt-là nous a particulièrement fait du bien : ma Jeep Willys n'était pas aussi confortable qu'un gros 4x4 moderne, pas climatisée non plus...

Il fallait aussi ravitailler celle-ci (siphonner du Diesel à la bouche, beûrk !) et ses occupants ;)

Maman se fait des amis