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Vietnam >> Can Tho (1997-1999)
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Vietnam
: | Conseiller
pédagogique à Can Tho | |
Hervé
Fayet et Serge Cao en visite à Can Tho | J'ai
donc été sélectionné et engagé par l'APEFE
(Association pour la Promotion de l'Education et de la Formation à l'Etranger,
branche de la Communauté Française de Belgique). Je suis
payé, soutenu et évalué par eux, mais ils me mettent, comme une dizaine d'autres
Belges, à la disposition de L'AUPELF-UREF
pour le projet "Classes Bilingues" (le programme est passé sous
gestion de l'AUF depuis lors). Classes
bilingues ? Un programme "délégué" à l'AUF
(car ne relevant pas de l'enseignement supérieur ni de la recherche) qui prend
une dimension de plus en plus importante. |
Les
Classes BilinguesCommencé en 1992 par Hervé Fayet (aujourd'hui
Chef de Projet pour le Sud-Vietnam) avec 6 classes, ce programme touche en 1997
déjà plus de 500 classes (15.000 élèves) au Vietnam et le projet
s'étend au Laos et au Cambodge (ainsi que Haïti, Vanuatu et la Moldavie pour
les classes à "français renforcé").
Normalement, au Vietnam, les enfants vont
à l'école la moitié de la journée, notamment parce
qu'il n'y a pas assez de salles de classe pour accueillir tous les élèves
en même temps. Les enfants des Classes Bilingues, eux,
y vont toute la journée et y apprennent toutes les matières du programme officiel
vietnamien, plus environ 10 heures de/en français par semaine. |
Une de mes écoles : Tan An |
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De la première primaire à la troisième primaire, les enfants
travaillent avec la méthode "il était... une petite grenouille"
(Clé) qui travaille les 4 compétences orales et écrites sur
base de contes abondamment illustrés et accompagnés de cassettes
audio (narration, dialogues, chansons, comptines...) |
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En quatrième et cinquième primaire, les enfants
suivent la méthode "Ici et Ailleurs" (IREFA) pour le "français
international" et "Ici au Vietnam" pour les spécificités
régionales ainsi que pour les sciences en français (math, physique,
bio, géographie...) |
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Au collège, les élèves continuent
avec "Ici et Ailleurs", dans lequel ont été ajouté
des chapitres dédiés à la connaissance de la Francophonie. Ils
ont aussi des cours de math et de physique en français, avec des enseignants
spécialisés dans ces disciplines. |
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Au cursus B, les élèves commencent l'apprentissage
du français en 6e année avec la méthode "Tieng Phap"
("Langue Française") (Hatier). Ils ont également
des cours de math et de physique en français. (Ce cursus "court"
a été fermé -temporairement ?- à la rentrée
2000) | La demande est forte :
les Vietnamiens accordent énormément d'importance à l'éducation de leurs enfants,
et si l'anglais est tentant, le français présente beaucoup d'avantages historiques,
culturels, scientifiques et...matériels.
L'AUF et l'APEFE
soutiennent en effet très fort ce programme du Ministère de l'Education et de
la Formation vietnamien en offrant de nombreuses fournitures (une photocopieuse
par école, TV, vidéo, magnétophones ; les manuels scolaires,
livres francophones, etc.), des avantages (les enseignants des classes bilingues
sont mieux payés et bénéficient d'une formation continue)
ainsi que l'aide et l'expertise du personnel administratif et pédagogique
étranger.
Cours
de physique en français | On comprend
donc que parfois, il y ait plus de 500 candidats pour l'ouverture de deux classes
de 30 élèves... Cette limite de 30 fut fixée pour éviter la surpopulation observée
dans les classes normales (parfois plus de 50 élèves par classe). Le recrutement
se fait donc par "concours" ou "tests d'aptitude" à
l'entrée, qui permettent de sélectionner les élèves les plus "capables". Quant
à moi...De 1997 à 1998, j'étais en charge
des 40 classes bilingues de Can Tho, et des deux classes de Vinh Long (à
1h30 de route). Cela représentait 38 professeurs, environ 1100 élèves dans 9 établissements
(pour l'évolution en 1998-1999, voir la page suivante). Mon
emploi du temps : principalement, visiter les classes pour observer, aider,
évaluer, motiver. Ces visites sont presque toujours suivies d'un entretien individuel
de remédiation avec l'enseignant. |
Un
autre moment important est la réunion pédagogique hebdomadaire. Chaque jeudi,
à Can Tho, je passais deux à quatre heures avec les professeurs des différents
niveaux pour les aider à préparer leurs leçons, assurer la coordination et compléter
leur formation. Le jeudi était donc une rude journée, de 7h à 19h30 !
Je consacrais également deux à trois demi-journée par semaine au travail administratif
(papiers, rapports, préparations, matériel...) Régulièrement,
je jouais aussi "déménageur-livreur" : quelques ficelles pour fixer
un carton sur la moto, et me voilà parti pour une distribution de matériel
dans les classes. Avec la chaleur, transporter des cartons de livres est
un vrai plaisir... Souvent,
il y avait des activités annexes : invitations, Club Francophone, cérémonies
officielles, activités parascolaires, réunions de parents, etc. Celles-ci
se déroulaient presque toujours le dimanche...à 7h du matin. Une
fois par mois, j'avais une réunion avec le Service de l'Education de la Province. Une
fois par trimestre, nous avions une concertation nationale, qui regroupait tous
les CPs et les deux Chefs de Projet pendant quelques jours. |
Les
discours...deviennent vite une habitude ! |
Situation
dans les classesWaow... J'ai été très impressionné
dès mes premières visites (97 en un mois). Les méthodes sont bonnes
et les profs, en majorité, emploient les techniques communicatives les plus modernes.
Les élèves apprennent bien ! Ils sont plus disciplinés que chez nous (et
bien plus encore qu'aux USA !), mais un peu à l'inverse : les plus gros
problèmes se rencontrent ici dans les petites classes (1ère, 2ème). Ensuite, les
élèves se calment et s'auto-disciplinent.
M.
Trung, dynamisme inclus d'origine... | Les
élèves apprennent donc bien, soutenus par leurs parents, très exigeants. Outre
les horaires scolaires chargés (il arrive que les élèves restent à l'école de
7h à 17h30), les petits vietnamiens consacrent beaucoup de temps aux devoirs,
leçons, et cours complémentaires (souvent deux heures par jour en plus des samedis
et/ou dimanches) ou à des activités annexes (musique, sport,...) Il
y a bien sûr des exceptions (parents qui travaillent tout le temps et/ou négligent
leurs enfants), mais la majorité pourrait nous donner bien des leçons ! Considérons
aussi les conditions d'apprentissage... Si les Classes Bilingues sont souvent
mieux loties que les autres, les locaux sont souvent inadaptés à
un enseignement de qualité. |
La plupart des écoles sont encore
en piteux état, souvent coincées entre des boulevards ou des marchés envahissants... Classes
délabrées, trop petites ; murs où l'on devine une ancienne couche de peinture,
plafonds qui s'affaissent et parfois laissent passer l'eau... Tableaux
qui s'écaillent (voire pleins de trous), chaleur parfois torride (40° avec
95% d'humidité alors que plus d'un tiers des classes n'ont même pas de
ventilateur), bancs très abîmés et sales... Bruit omniprésent
(il m'arrive souvent de ne pas entendre ce que le prof dit)... |
Mme
Diep brave tous les obstacles pour animer sa classe, et on en voit les résultats
! |
Mes gros problèmes dans
le boulot ? D'abord, la chaleur. Je pars souvent à 7h de chez moi, en moto. Chemise
et pantalon sont souvent trempés après 10 minutes en classe. En soi c'est déjà
(très) gênant, mais lorsque je repars en moto après la leçon
pour travailler dans une autre école, je m'expose au vent... Moi trempé + vent
en moto = rhume ! Des rhumes réguliers dans une ville où il ne fait
presque jamais en dessous de 25 degrés, c'est un comble ! Ensuite,
la quantité (de classes, de profs) : ça nuit à la qualité. La nomination
des conseillers pédagogiques vietnamiens, qui doivent nous remplacer petit
à petit pour assurer la pérennité du programme, se fait longuement
attendre...
Page créée le 27 novembre 1998 - Mise à jour le 14 avril
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