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Vietnam :

Conseiller pédagogique à Can Tho


Vie quotidienne - 1998-1999 - Photos dans les classes 1 & 2
Activités parascolaires - Arroyos - Can Tho, la ville


Hervé Fayet et Serge Cao en visite à Can Tho

J'ai donc été sélectionné et engagé par l'APEFE (Association pour la Promotion de l'Education et de la Formation à l'Etranger, branche de la Communauté Française de Belgique).

Je suis payé, soutenu et évalué par eux, mais ils me mettent, comme une dizaine d'autres Belges, à la disposition de L'AUPELF-UREF pour le projet "Classes Bilingues" (le programme est passé sous gestion de l'AUF depuis lors).

Classes bilingues ? Un programme "délégué" à l'AUF (car ne relevant pas de l'enseignement supérieur ni de la recherche) qui prend une dimension de plus en plus importante.



Les Classes Bilingues

Commencé en 1992 par Hervé Fayet (aujourd'hui Chef de Projet pour le Sud-Vietnam) avec 6 classes, ce programme touche en 1997 déjà plus de 500 classes (15.000 élèves) au Vietnam et le projet s'étend au Laos et au Cambodge (ainsi que Haïti, Vanuatu et la Moldavie pour les classes à "français renforcé").

Normalement, au Vietnam, les enfants vont à l'école la moitié de la journée, notamment parce qu'il n'y a pas assez de salles de classe pour accueillir tous les élèves en même temps.

Les enfants des Classes Bilingues, eux, y vont toute la journée et y apprennent toutes les matières du programme officiel vietnamien, plus environ 10 heures de/en français par semaine.

Une de mes écoles : Tan An



De la première primaire à la troisième primaire, les enfants travaillent avec la méthode "il était... une petite grenouille" (Clé) qui travaille les 4 compétences orales et écrites sur base de contes abondamment illustrés et accompagnés de cassettes audio (narration, dialogues, chansons, comptines...)
En quatrième et cinquième primaire, les enfants suivent la méthode "Ici et Ailleurs" (IREFA) pour le "français international" et "Ici au Vietnam" pour les spécificités régionales ainsi que pour les sciences en français (math, physique, bio, géographie...)

Au collège, les élèves continuent avec "Ici et Ailleurs", dans lequel ont été ajouté des chapitres dédiés à la connaissance de la Francophonie.

Ils ont aussi des cours de math et de physique en français, avec des enseignants spécialisés dans ces disciplines.

Au cursus B, les élèves commencent l'apprentissage du français en 6e année
avec la méthode "Tieng Phap" ("Langue Française") (Hatier).

Ils ont également des cours de math et de physique en français.

(Ce cursus "court" a été fermé -temporairement ?- à la rentrée 2000)



La demande est forte : les Vietnamiens accordent énormément d'importance à l'éducation de leurs enfants, et si l'anglais est tentant, le français présente beaucoup d'avantages historiques, culturels, scientifiques et...matériels.

L'AUF et l'APEFE soutiennent en effet très fort ce programme du Ministère de l'Education et de la Formation vietnamien en offrant de nombreuses fournitures (une photocopieuse par école, TV, vidéo, magnétophones ; les manuels scolaires, livres francophones, etc.), des avantages (les enseignants des classes bilingues sont mieux payés et bénéficient d'une formation continue) ainsi que l'aide et l'expertise du personnel administratif et pédagogique étranger.

 

Cours de physique en français

On comprend donc que parfois, il y ait plus de 500 candidats pour l'ouverture de deux classes de 30 élèves... Cette limite de 30 fut fixée pour éviter la surpopulation observée dans les classes normales (parfois plus de 50 élèves par classe). Le recrutement se fait donc par "concours" ou "tests d'aptitude" à l'entrée, qui permettent de sélectionner les élèves les plus "capables".

Quant à moi...

De 1997 à 1998, j'étais en charge des 40 classes bilingues de Can Tho, et des deux classes de Vinh Long (à 1h30 de route). Cela représentait 38 professeurs, environ 1100 élèves dans 9 établissements (pour l'évolution en 1998-1999, voir la page suivante).

Mon emploi du temps : principalement, visiter les classes pour observer, aider, évaluer, motiver. Ces visites sont presque toujours suivies d'un entretien individuel de remédiation avec l'enseignant.



Un autre moment important est la réunion pédagogique hebdomadaire. Chaque jeudi, à Can Tho, je passais deux à quatre heures avec les professeurs des différents niveaux pour les aider à préparer leurs leçons, assurer la coordination et compléter leur formation. Le jeudi était donc une rude journée, de 7h à 19h30 ! Je consacrais également deux à trois demi-journée par semaine au travail administratif (papiers, rapports, préparations, matériel...)

Régulièrement, je jouais aussi "déménageur-livreur" : quelques ficelles pour fixer un carton sur la moto, et me voilà parti pour une distribution de matériel dans les classes.  Avec la chaleur, transporter des cartons de livres est un vrai plaisir...

Souvent, il y avait des activités annexes : invitations, Club Francophone, cérémonies officielles, activités parascolaires, réunions de parents, etc.

Celles-ci se déroulaient presque toujours le dimanche...à 7h du matin.

Une fois par mois, j'avais une réunion avec le Service de l'Education de la Province.

Une fois par trimestre, nous avions une concertation nationale, qui regroupait tous les CPs et les deux Chefs de Projet pendant quelques jours.

Les discours...deviennent vite une habitude !


Situation dans les classes

Waow... J'ai été très impressionné dès mes premières visites (97 en un mois).  Les méthodes sont bonnes et les profs, en majorité, emploient les techniques communicatives les plus modernes.  Les élèves apprennent bien ! Ils sont plus disciplinés que chez nous (et bien plus encore qu'aux USA !), mais un peu à l'inverse : les plus gros problèmes se rencontrent ici dans les petites classes (1ère, 2ème). Ensuite, les élèves se calment et s'auto-disciplinent.



M. Trung, dynamisme inclus d'origine...

Les élèves apprennent donc bien, soutenus par leurs parents, très exigeants. Outre les horaires scolaires chargés (il arrive que les élèves restent à l'école de 7h à 17h30), les petits vietnamiens consacrent beaucoup de temps aux devoirs, leçons, et cours complémentaires (souvent deux heures par jour en plus des samedis et/ou dimanches) ou à des activités annexes (musique, sport,...)

Il y a bien sûr des exceptions (parents qui travaillent tout le temps et/ou négligent leurs enfants), mais la majorité pourrait nous donner bien des leçons !

Considérons aussi les conditions d'apprentissage... Si les Classes Bilingues sont souvent mieux loties que les autres, les locaux sont souvent inadaptés à un enseignement de qualité.



La plupart des écoles sont encore en piteux état, souvent coincées entre des boulevards ou des marchés envahissants...

Classes délabrées, trop petites ; murs où l'on devine une ancienne couche de peinture, plafonds qui s'affaissent et parfois laissent passer l'eau...

Tableaux qui s'écaillent (voire pleins de trous), chaleur parfois torride (40° avec 95% d'humidité alors que plus d'un tiers des classes n'ont même pas de ventilateur), bancs très abîmés et sales...

Bruit omniprésent (il m'arrive souvent de ne pas entendre ce que le prof dit)...

Mme Diep brave tous les obstacles pour animer sa classe,
et on en voit les résultats !


Mes gros problèmes dans le boulot ? D'abord, la chaleur. Je pars souvent à 7h de chez moi, en moto. Chemise et pantalon sont souvent trempés après 10 minutes en classe. En soi c'est déjà (très) gênant, mais lorsque je repars en moto après la leçon pour travailler dans une autre école, je m'expose au vent... Moi trempé + vent en moto = rhume ! Des rhumes réguliers dans une ville où il ne fait presque jamais en dessous de 25 degrés, c'est un comble !

Ensuite, la quantité (de classes, de profs) : ça nuit à la qualité.
La nomination des conseillers pédagogiques vietnamiens, qui doivent nous remplacer petit à petit pour assurer la pérennité du programme, se fait longuement attendre...

Page suivante : ma vie quotidienne à Can Tho





Page créée le 27 novembre 1998 -  Mise à jour le 14 avril 2002

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