|   L'AIR DU NET  
Ma famille habite sur la Toile  Les 
expatriés étalent leur expérience à l'étranger et gardent le contact avec leurs 
proches grâce au Web.  Par SEBASTIAN 
SEIBT  Le jeudi 28 juin 2001 
                             'aucun 
                              parle de village global pour l'Internet. Si on trouve 
                              tout et n'importe quoi dans un joyeux capharnaüm 
                              HTML sur la Toile, il y a une famille qui y a trouvé 
                              ces marques: celles des expatriés. 
                               «La distance peut être une difficulté, toutefois, 
avec les nouvelles technologies, je ne crois pas être plus éloigné de ma famille 
que de celle d’une amie qui vit au sud de Sydney», estime sur son site 
un Suisse qui s'est installé en Australie. Il met régulièrement en ligne des photos 
de ses lieux de vie et de ses amis pour que ses proches puissent garder le contact.
 Ils 
sont des centaines comme lui à avoir élu domicile sur le Web et laissé ainsi une 
porte toujours ouverte à des parents restés à l'autre bout du monde. Escape 
Artist recence une grande partie des sites, anglophones, consacrés à la question, 
de la simple page perso à l'association internationale de conseil aux futurs expatriés. 
Perdus au milieu des nombreux liens, des documents relatifs aux placements dans 
des paradis fiscaux ou les adresses des meilleurs établissements scolaires dans 
les principales villes sur chaque continent. La communauté française des expatriés 
possède également son annuaire sur le Web. Expatriés-france 
se veut un site qui permet d'aider «les Français à vivre à la française partout 
dans le monde». L'Internet est vraiment devenu un réseau de solidarité pour ceux 
qui sont partis de chez eux. Des Belges ont même créé un webring 
(anneau de sites traitant du même sujet). Pierre, à l'origine de cette initiative 
en 1997, est un prof continuellement en vadrouille. Son site 
ressemble à la version amateur d'un guide du routard mondial, qui couvre des pays 
du Vietnam au Zaïre. Belge toujours, la famille Letté s'en est allée 
en Suisse, au pied du Jura. Stephane raconte 
ce périple et présente sa femme et ses trois enfants. 
                            Qu'ils soient partis à quelques centaines de kilomètres 
                              ou dans un autre hémisphère, visiblement parfois 
                              avec des moyens 
                              de locomotion on ne peut plus originaux, un 
                              fil rouge semble relier tous ces vadrouilleurs: 
                              la météo. Il faut bien le dire, les expatriés semblent 
                              généralement avoir gagné le soleil en contrepartie 
                              de l'éloignement. Et ils prennent un malin plaisir 
                              à le rappeler. «J'ai peut-être perdu le goût de 
                              la bière de mon village, mais j'ai trouvé le beau 
                              temps», résume, sur "ExpatForum", un Américain 
                              qui travaille actuellement au Bahrein. 
                            Expatrié un jour, expatrié 
toujours, serait-on tenté de croire en visitant le portail 
des ex-expatriés à Kolwezi au Katanga. Un parfum de nostalgie accompagne l'internaute 
qui s'est égaré au sein de cette communauté. On y organise des soirées 
entre anciens d'un même village, tandis que d'autres cherchent à retrouver des 
amis qu'ils n'avaient plus revu depuis le lycée. Si le Web peut effacer le contour 
des frontières, il ne réussit jamais à en abolir le souvenir.  |